Si jamais vous prévoyez des vacances à Annecy ou dans les villes avoisinantes en Haute Savoie, surtout n’oubliez pas de faire un stop à Talloires. En plus d’être une ville très mignonne, avec une multitude de balades en forêt ou le long du lac, Talloires nous propose une variété assez complète de restaurants.
L’incontournable étape gastronomique du Lac d’Annecy
En revanche, un restaurant domine en termes de qualité : L’auberge du Père Bise du connu et reconnu jeune Chef étoilé Jean Sulpice.
Jean Sulpice sacré « cuisinier de l’année » par Gault et Millau
A 39 ans, le Chef Jean Sulpice, retourne à ses racines en s’installant au bord du lac d’Annecy à Talloires afin de reprendre l’Auberge du Père Bise.
Malgré son jeune âge, Jean Sulpice ne débarque pas de nulle part. Il a déjà été récompensé d’une première étoile au guide Michelin en 2006 (28 ans) et d’une seconde à 32 ans, en 2010 dans son restaurant à Val Thorens. Il est aussi nommé grand chef Relais et Châteaux.
C’est à cette époque que Jean Sulpice rencontre sa femme, qui était sommelière, et avec qui il fera deux enfants.
Jean Sulpice, qui a repris l’Auberge du Père Bise à Talloires, ville de Haute-Savoie au bord du lac d’Annecy, a été sacré « cuisinier de l’année » par le guide Gault et Millau, dans l’édition 2018.
L’Auberge du Père Bise : 3 heures de bon Sulpice
Sans mauvais jeu de mots, aller à l’auberge du Père Bise est tout sauf un supplice. Au bord du lac d’Annecy, sous 25 degrés à l’ombre des arbres, on apprécie déguster les dernières créations d’un des plus grands chefs au monde.
Afin d’être sûr de ne rien rater du talent du Chef, nous avons pris le menu Horizon à 200€.
Ce prix vaut largement le coup, et à notre humble avis il faut se dépécher avant l’arrivée des étoiles Michelin qui potentiellement pourraient augmenter les tarifs. En tout cas, on oublie tout de suite l’addition dès les premières assiettes servies.
Mon appréciation générale :
- Tout est très bon avec des goûts originaux et percutants mais qui pourraient plaire « à tout le monde », le rapport qualité prix est au top.
- Un cadre authentique & magnifique accompagné d’un service qui n’en fait pas trop
- Un poisson surprenant, digne d’un Chevalier
- Meilleur dessert de ma vie qui associe le cassis & chocolat avec une glace de Persil
Conseil de l’Homme Tendance :
Si vous passez dans le coin du lac d’Annecy ou habitez en Savoie, pensez à réserver une table à l’Auberge du père Bise. Quand il fait beau c’est encore mieux ! Un Menu varié et copieux, avec des saveurs surprenantes tout en restant excellent !
Un menu dégustation de haute qualité !
Voici les différents plats que j’ai pu déguster et savourer. Je vous emmène voyager gustativement avec moi.
Farandole de mises en bouche
- Grenouilles en tempura d’ail
- Roulé de prune & de truite marinée
- Langue de bœuf fumée et betterave
- Tartelette au sarrasin et herbes
- Soupe d’œuf aux langoustines safranées
Le « Caviar Daurenki, anguille fumée et Cressons des bassins » de Jean Sulpice
Alors là, nous avons un exemple d’équilibre parfait : le caviar iodé, déposé sur son nid de paille de pomme de terre qui apporte la douceur.
On en prend une cuillère pour mélanger au fumé de l’anguille enrobé par le potage de Cressons. Un vrai régal !
Le « Brochet, Verveine et Légumes de saison » de Jean Sulpice
Le goût du bouillon verveine réalisé par Jean Sulpice est juste à tomber par terre.
La cuisson des légumes de saison l’est également, permettant d’apporter du croquant à ces quenelles de Brochet recomposées.
L’Omble Chevalier à la violette
Sur le visuel, on ne peut pas faire plus simple ni efficace : un morceau de poisson dans sa sauce. Une petite peau croustillante et une petite fleur violette pour rappeler chaque ingrédient présent dans ce plat.
Pour information : l’Omble Chevalier est l’un des trois poissons que l’on peut trouver dans le Lac d’Annecy (avec la Féra et la perche). L’Omble Chevalier étant le plus noble et le plus fin des trois.
En revanche, la vente de ses poissons est la belle arnaque autour de ce beau lac : la plupart viennent d’ailleurs. La pèche dans le Lac d’Annecy n’est pas professionnelle. Il est donc impossible de fournir la plupart des attrapes touristes qui ont besoin de volume tout au long de l’année. Le poisson servi par Jean Sulpice est lui frais et péché avec amour.
La sauce à la violette est exceptionnelle. La première fourchette en est même déroutante : avoir autant le goût de la violette en bouche sans que le parfum ne prenne trop le dessus sur la finesse de l’Omble Chevalier.
Plin d’escargot, Beurre aux herbes
Malgré ma passion pour les escargots, ce plat n’est pas mon préféré. En effet, la raviole est succulente, on sent bien tout les herbes, mais je trouve qu’il y avait trop de beurre dans chaque bouchée.
Tout à fait cohérent avec l’intitulé de ce plat, mais un peu trop présent à mon goût. Je perçais légèrement les ravioles avant de manger et je me suis régalé comme ça.
Bœuf fumé au bois de genièvre
Quand ton adorable serveuse nous apporte la viande, d’un coup toute la fumée du genièvre se dégage et exalte encore plus mon odorat. La seule déception, c’est de voir la cocotte retourner en cuisine pour être dressée en plat.
Une frustration vite envolée car nous voyons cette pièce de bœuf revenir dans un jus de viande exceptionnellement bon et corsé, agrémenté des herbes de la montagne. Les herbes de la montagne étant la touche personnelle acquise lorsque Jean Sulpice faisait ses classes chez Marc Veyrat.
J’en profite pour voir le Chef Jean Sulpice au loin pour aller le subtiliser et réclamer une petite photo de famille afin d’immortaliser ce moment magique à l’auberge du Père Bise.
Fromage, dans l’esprit d’un alpage
Le plateau de fromage était dingue, en revanche, ça faisait deux semaines que nous étions en Savoie à faire le tour des fromageries.
Nous avons donc pris la revisite du chef dans l’esprit d’un alpage.
Desserts
Nous avons eu deux desserts : l’un fraise et andésite & l’autre chocolat, persil et cassis. L’assiette chocolat, persil et cassis était si bon, que j’en ai oublié de photographier le deuxième dessert. Le meilleur dessert de ma vie, tout confondu ! (et pourtant j’en ai testé des pâtissiers).