[dropcap]O[/dropcap]n a souvent tendance à penser que politique et sport sont complètement différent, mais pourtant ils se sont toujours influencé mutuellement. Que ce soit certains boycotts, ou des prises de positions symboliques, le sport (et le football en particulier) regorge d’exemple où les évènements allaient bien plus loin que le simple sport.
BREXIT: quel impact sur le football anglais ?
Mais ici nous présentons un cas inverse, car ce n’est pas le sport qui a des conséquences politiques mais la politique qui va donner des conséquences sportives. En effet, c’est bien le referendum anglais du mois prochain qui va décider de la sortie ou non de l’Angleterre du Royaume-Uni, qui pourrait changer l’avenir de plus de 300 footballers.
[dropcap]E[/dropcap]n effet, si le Brexit (contraction de British Exit, sortie du Royaume-Uni) est voté, le football anglais dans son entièreté pourrait être changé. Et certaines grandes révélations de cette saison comme le français N’Golo Kante ou l’espagnol David de Gea ne pourront plus jouer dans une équipe anglaise. Le cas est particulièrement urgent pour certaine équipe comme Newcastle United ou Watford qui ont 11 joueurs concerné. Le pire étant atteint par l’équipe de Championship, Charlton Athletic qui pourrait en perdre jusqu’à treize !
Jusqu’alors, la règle pour les joueurs n’ayant pas de passeport européen se faisait selon 2 critères, le classement Fifa de leur équipe nationale, et le pourcentage de match joué dans cette équipe lors des deux dernières années (juste une pour les joueurs de 21 ans ou moins), comme le montre le tableau ci-dessous :
Classement Fifa | % de match requis en équipe nationale |
1-10 | 30% |
11-20 | 45% |
21-30 | 60% |
31-50 | 75% |
[dropcap]I[/dropcap]l existe tout de même un recours pour ceux n’ayant pas pu atteindre la barre des 75% pour cause de blessure, ou pour les superstars d’équipe ne figurant pas dans les 50 premiers.
Pour l’instant, selon ces règles et sans utilisation de recours ce sont toujours 63 joueurs européens non-britannique de Premier League, 53 du championnat Ecossais, et 180 de Championship qui pourrait ne plus avoir le droit de jouer pour une équipe anglaise dans quelques mois.
L’un des grands problèmes de cette loi, c’est qu’en plus de faire partir un grand nombre de joueur, le championnat anglais deviendra aussi bien moins attractif. En effet, beaucoup de joueurs sont attiré par la Premier League car il est très simple d’y jouer pour l’instant vu qu’il n’y a pas besoin de visa ou de permis de travail. C’est l’un des arguments des « anti-Brexit », mené par Karren Braddy, la vice-présidente de West Ham qui a déclaré que « la liberté de mouvement joue un grand rôle dans les transferts de joueurs ».
[dropcap]N[/dropcap]éanmoins, si les conséquences à court-termes seront surement désastreuse pour la Premiere League, sans loi assouplissant la possibilité de jouer en Angleterre, cela pourrait permettre aux grandes équipes de faire plus confiance aux joueurs de leurs propres nationalités, et donc mettre particulièrement l’accent sur la formation et la mise en confiance de ses joueurs, ce qui ne peut être que bénéfique à l’équipe nationale anglaise. Qui en a d’ailleurs grand besoin, tant les dernières décennies furent maigres en trophée, peut-être à cause de la sous-représentation de leurs joueurs dans les autres ligues européennes.
Même si tout cela aura aussi pour effet d’augmenter encore plus les inégalités entre les clubs de Premiere League, et une autre épopée comme celle de Leicester cette année ne pourrait bien ne plus jamais arriver.
Bref, si pour l’instant le championnat anglais est encore perçu comme l’un des plus prestigieux au monde, cela pourrait bien changer très vite, et il n’est pas à douter que cela sera l’un des dossiers chauds de cet été. Nous sommes tout proche d’une révolution du football anglais, et bien malin qui sera capable de pouvoir prédire qui gagnera la prochaine Premier League.