Ce dimanche à Tyumen en Russie, le biathlon mondial décorait son Tsar d’un septième globe de cristal pour l’ensemble de son œuvre sur la saison régulière 2017-2018 de biathlon. Le français Martin Fourcade mettait fin à une saison de biathlon pleine et intense, sans doute la plus belle de sa carrière hors norme. Porte drapeau de la délégation olympique Française à Pyeongchang, le meilleur biathlète français de tous les temps a parfois tremblé, parfois même douté, mais il a tout gagné. Seule la victoire est belle, n’est-ce pas ?
Depuis 7 saisons déjà, rien (ou presque) ne résiste à l’appétit de l’ogre Fourcade. Le meilleur pour lui, les miettes pour les autres. Chez les Fourcade, on appelle cela, « le tarif maison« .
Fourcade, une saison magnifique…
Cette saison 2017-2018 est sans doute, des saisons du champion Fourcade, celle qui est sportivement la plus aboutie. D’une facilité déconcertante, d’un pas de patineur ultra maîtrisé, il a laissé derrière lui d’immenses champions tels que Ole Einar Bjørndalen (6 globes de cristal). Il faut prendre conscience de la performance : Bjørndalen, le champion des champions de la discipline n’est plus…Fourcade n’avait décidément peur de rien.
Cerise sur le gâteau, le meilleur biathlète de tous les temps a conclu sa saison sur un magnifique grand chelem (victoire en individuelle, poursuite, sprint et mass start). Des records en veux-tu, en voilà, c’est le quotidien de Martin…
À Pyeongchang en Corée du Sud déjà, Martin avait dépassé les 3 médailles d’or de Jean-Claude Killy et les 4 des escrimeurs d’Oriola et Gaudin. Le sportif français le plus médaillé d’or aux JO. Le plus grand de tous les temps ? En France, c’est déjà une évidence.
Pensée pour Pierre Ménès
En ce jour de clôture de la coupe du monde de biathlon, comment ne pas avoir une pensée pour Pierre Ménès, lui qui déclarait, en février dernier que si Fourcade n’était pas français, « qui s’intéresserait franchement au biathlon, à part trois anciens chasseurs alpins ? ». Ils étaient 6.4 millions devant le succès de Fourcade dans la mass start au JO de Pyeongchang en février dernier. 6.4 millions de chasseurs alpins, donc ? Sûrement pas. Que de généralisation de tout et que de mépris de tout Monsieur Ménès. N’est pas Martin Fourcade qui veut, lui qui savait faire passer des phrases chocs parce que le reste de son talent restait intact. A bon entendeur.
Et maintenant, on fait quoi ?
» Si je veux continuer à me battre pour de nouvelles médailles, c’est ma tête qui décidera… «
A l’issue de la course, le message du Pyrénéen est on ne peut plus clair. Celui qui avait déjà annoncé à l’issu des Jeux de Pyeongchang que c’était a priori ces derniers JO, reste évasif sur la suite à donner à sa carrière. Que faire de plus quand on a déjà tout gagné dans un sport qui demande tant de sacrifices, tant d’heures de travail et tant de force mentale ?
Alors, on fait quoi la saison prochaine ? On prend les mêmes et on recommence, pardi ! Dès l’hiver prochain, Johannes Boe, 24 ans seulement peut venir taquiner le pyrénéen à condition de faire preuve de plus de régularité. Le Norvégien est jeune, pétri de talent mais encore un peu trop « vert » pour se poser en vrai rival du monstre Fourcade. Sur les skis, Boe est excellent. Au tir, c’est parfois une autre histoire.
Le point fort de Fourcade ? Même dans les temps faibles, il est capable de rester au contact à ski et de limiter les erreurs au tir. On appelle cela, la force des grands…
Pour le reste, c’est à l’athlète et à l’immense champion qu’il est de décider de l’avenir à donner à son immense carrière et son palmarès déjà hors norme. Quoi qu’il en soit, Martin, n’oublies jamais une chose : seuls les imbéciles ne changent pas d’avis 😉
Fourcade, champion sans partage
Ce samedi, Fourcade comptabilisait 20 podiums sur 20 courses. Pour la dernière, Martin Fourcade a terminé 19ème de la mass-start, une performance décevante. De peu, le français a échoué à terminer sur le podium de toutes les courses de l’hiver…
Hier, après la course, une question fuse : » Martin, le grand chelem des podiums, c’est tout de même dommage non ? « . Réponse de Fourcade : » ce n’était pas un objectif. Mais, j’attends quand même le biathlète qui battra mon record de podiums sur toutes les courses…« .
Est-il déjà de ce Monde ?
Ce matin encore, et cela fait maintenant sept ans que ça dure, rien n’est trop grand pour l’ogre Fourcade. Ne l’appelez plus Fourcade. Trop froid, presque trop distant pour le sportif simple qu’il est. Appelez le Martin. Martin l’enchanteur.