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Jeanfi Janssens : rencontre avec celui qui rêvait d’être pilote d’avion…

Jeanfi Janssens : rencontre

Jeanfi Janssens : rencontre avec celui qui rêvait d’être pilote d’avion pour dire « A vous la tour, ici l’avion » mais qui n’est devenu que steward et disait « Poulet poison, poulet poisson ».

Jeanfi Janssens : de steward à comédien

Si aujourd’hui il remplit les salles de toute la France et au-delà (car il s’agit d’une tournée internationale) avec le spectacle Un couple magique, Jeanfi Janssens n’a pas oublié les temps où il ne jouait que devant 10 personnes. « Mais elles riaient toutes et cela me motivait » se souvient-il.

« Ce n’était pas mes blagues le problème, mais mon manque de notoriété. Puis j’ai été repéré par Laurent Ruquier lors de ma troisième participation au Festival d’Avignon. Son invitation à participer aux Grosses têtes m’a ouvert les portes du succès. Je suis passé de 30 à 60 places et rapidement à 400 places 6 jours par semaine, et rempli les plus grandes salles : Alhambra, la Cigale, Bobino, l’Olympia jusqu’au Zenith ».

Dans Un couple magique Jeanfi Janssens donne
la réplique à Stéphane Plaza et Valérie Mairesse.
Dans Un couple magique Jeanfi Janssens donne la réplique à Stéphane Plaza et Valérie Mairesse.

Jeanfi…comme Jean-Philippe ?

Jeanfi non grâce mais à cause de Johnny Halliday, de son vrai nom Jean-Philippe Smet. « Mes parents étaient fan du chanteur d’où mon prénom. Heureusement qu’ils n’étaient pas fan de Dalida », s’amuse-t-il entre deux gorgées de Coca Zéro.

Tout jeune, il décide de se faire appeler Jeanfi (avec un F pour éviter toute référence à l’idole de ses parents), qui sera aussi son nom pour son premier spectacle Au sol et en vol. Il sera plus tard Jeanfi Jeansens, pour voir son nom de famille sur les affiches et rendre ainsi hommage à ses parents qu’il aime tant.

Air France, un amour de haut vol.

La compagnie aérienne inspire ses deux premiers spectacles : anecdotes croustillantes, situations loufoques, collègues et passagers haut en couleur prennent forme sur scène pour le pur bonheur du public.

Jeanfi Janssens évoque les vingt années (de 1998 à 2018) passées au sein de la compagnie tricolore avec beaucoup de bienveillance, conscient que les conditions de travail de ses anciens collègues ont beaucoup changé, dues à la géopolitique et à la pandémie de ces dernières années. « Je porte un grand respect à Air France qui m’a nourri pendant longtemps.

J’exerçais mon hobby en tant que tel. Jusqu’au jour où cela prenait beaucoup de temps. J’ai pris alors deux ans de congés sans solde pour me dédier à plein temps à mon activité d’humoriste ».

Puis la rencontre avec Ruquier et le succès. Il était temps de voler de ses propres ailes. Il reçoit de la DG d’Air France son globe gravé de ses 9732 heures de vol, un moment de grande émotion. Consécration ultime : le spectacle de Jeanfi Janssens est proposé en VOD sur les vols Air France. La boucle est bouclée.

Le syndrome de l’imposteur l’a longtemps hanté.

« Je n’étais pas attendu chez Air France, moi qui venais d’un petit village du Nord-Pas-de-Calais ». Aujourd’hui, il se sent légitime dans la famille des humoristes. Celui qui se définissait autre fois comme « steward qui fait de l’humour », maintenant n’ose plus à dire « humoriste » tout court !

« La réponse à mon travail ce sont les gens qui viennent applaudir à mes spectacles. J’ai pris des cours pour me donner les moyens de bien faire mon métier ». Il apprend à contrôler sa respiration, à gérer le stress, à maitriser le trac, travaille son accent… Il s’est fait opérer des cordes vocales. Pendant plus d’un mois, il est resté cloîtré chez lui, sans voir ni parler à personne (seulement Céline peut compatir) uniquement en compagnie de sa mère…qui lui posait des questions qui nécessitaient des réponses… ah sacrée Hélène !

En pleine écriture de son prochain spectacle, il n’en dévoile pas trop. Il y traitera son arrivée inattendue dans le monde du showbiz – Hélène ne sera pas bien loin – et promet de nous divertir avec des anecdotes bien drôles. Chaque occasion est bonne pour en tester les blagues. Je le soupçonne de m’utiliser comme public test lors de notre rendez-vous. Donc si vous rirez (ou pas) lors du prochain spectacle, ce sera en partie grâce à (ou à cause de) moi ! Rendez-vous sur scène fin 2023.

Hélène.

C’est le prénom de sa mère. Celle qui lui inspire plusieurs sketchs : sa réaction face au coming-out de son fils, son premier voyage en avion (en business svp !) en Argentine… Aujourd’hui, ses parents s’amusent du succès de leur fils, mais sont restés eux-mêmes. Au point que même si elle a écrit avec son fils un sketch et monte sur scène pour le jouer à ses côtés et que le public l’applaudit bien plus longuement que lui – s’amuse à raconter l’humoriste, avec dans les yeux non peu de fierté – elle signe les autographes qu’on lui demande de « la maman de Jeanfi » !

Moment de complicité entre Hélène et Jeanfi Janssens,
qui - une fois sortis de scène - redeviennent mère et fils.
Moment de complicité entre Hélène et Jeanfi Janssens,
qui – une fois sortis de scène – redeviennent mère et fils.

Avec un peu de gêne mais beaucoup d’amour, il partage l’anecdote où Hélène raconte en toute aisance lors d’un diner avec Michel Drucker et cette dame au collier de perles comment castrer un bouc… Et c’est encore Hélène qui lui a appris à repasser. D’ailleurs c’est lui qui continue de faire le repassage chez lui, bien qu’il ait une femme de ménage. « Ça me détend et m’aide à prendre les bonne décisions ». Je veux bien l’aider à se détendre en lui apportant mes chemises à repasser. #aidersesamisasedetendre.

Il se souvient des larmes de sa mère lorsqu’il lui a fait la surprise de lui rendre visite à l’occasion de son anniversaire. « Elle sait que je suis très occupé, elle comprend et ne m’en veut pas. Mais m’avoir près d’elle est toujours source de bonheur ».

Stéphane Plaza lui a trouvé son appartement.

Jeanfi Janssens avait participé à l’émission du plus célèbre chasseur d’appartement de France pour trouver le sien. Les banques n’avaient pas suivi : « la France entière savait que j’étais surendetté » sourit-il aujourd’hui. Mais cette rencontre a bouleversé sa vie. Ils sympathisent hors caméra. Stéphane le prend sous son aile et aujourd’hui lui prodigue toute une série de conseils et de la bienveillance sur le monde du showbiz.

15 ans plus tard, ils partagent l’affiche et jouent sur scène une pièce que Laurent Ruquier avait écrite quelques années plus tôt pour Isabelle Margot mais qui somnolait dans un tiroir (la pièce, pas Isabelle Margot !). Il pense immédiatement à eux, leur propose le projet, le remet au goût du jour, l’actualise…

Ils sont partant. Et voici le plus grand succès de Ruquier. Ce vaudeville, spectacle familiale au grand succès, ne reçoit pas l’accueil de la bienséance parisienne, regrette avec amertume Jeanfi Janssens, conscient que ce sont les gens qui déterminent la réussite d’une pièce et non une poignée de critiques…

Le deuxième passage de l’ex steward dans l’émission Recherche appartement ou maison aura tout autre épilogue : il habite aujourd’hui l’appartement avec vue sur le Sacré Cœur que lui a trouvé Stéphane Plaza. Tout est bien qui finit bien…

Ses idoles, ses inspirations.

S’il a toujours aimé Pierre Palmade, Michèle Barnier, Chantal Ladesou ou encore Isabelle Nanty (il rêve qu’elle mette en scène son prochain spectacle), celle qui le fascine depuis toujours est Muriel Robin.

« Attention Sacha c’est chaud », est tout aussi difficile à dire qu’à écrire.
« Attention Sacha c’est chaud », est tout aussi difficile à dire qu’à écrire.

« C’est elle qui m’a donné envie de monter sur scène. Lorsque j’étais jeune, et que quelque chose me contrariait, je me renfermais dans ma chambre pour écouter ses sketchs qui me redonnaient le sourire. Elle a été la fidèle compagne de moments difficiles ». On comprend son grand bonheur lorsqu’on lui propose un rôle dans l’adaptation en fiction des sketchs culte de la comique dans I love you coiffure. Les rêves d’un enfant qui deviennent réalité.

Et si sa peur est de passer de mode, de n’être que le tube d’une saison, l’humoriste – qui déteste les ordis et écrit tous ses sketchs au stylo – rêve de remplir les Zenith de France en bonne et due forme (celui de Lille n’avait pas pu l’être à cause des jauges sanitaires et de la distanciation sociale dues à la pandémie) et d’un public sans masque qui puisse rire à ses vannes à gorge déployée. On le lui souhaite.

Du théâtre à la radio au cinéma.

S’il passe les soirs sur les planches de théâtre, on retrouve Jeanfi Janssens les après-midis sur RTL où il est sociétaire des Grosses têtes de Laurent Ruquier. De quoi passer un bon moment en compagnie de son humour.

Dany Boon lui ouvre les portes du 7ème art en lui proposant une scène de 3 minutes expressément écrite pour lui dans le film La Ch’tite famille. Lors de cet exercice, il séduit le réalisateur et le public. Encore une victoire pour ce gars du Nord !

Et le cinéma, est un domaine qu’il aimerait explorer. Au point qu’il est en train d’écrire son premier film, mais par superstition, il n’en dira pas trop, sauf qu’il interprètera son propre rôle, qu’il verrait bien Sandrine Bonnaire revêtir l’uniforme d’une hôtesse de l’air et mystère absolu sur celle qui jouera sa mère au grand écran. Mais il s’agira d’un film sur l’air du temps, qui traite de sujets d’actualité et sur le fait qu’on a tous quelque chose à cacher. Même Hélène ! Hâte de savoir quel squelette la charmante dame a dans son armoire…

Une grosse tête au grand cœur.

Janssens est parrain de l’association Les orphelin de pompiers, qui lui tient particulièrement à cœur, pour une double raison. Son père est un ancien pompier volontaire, et il sait ce que veut dire être orphelin, ayant perdu un frère jeune et ayant joué le père de substitution pour ses neveux. Donc, on ne trouvera pas de calendrier de chatons chez lui…

Au moment de partir, le téléphone de Jeanfi sonne… Peut-être la convocation à un casting ? Peut-être la nomination à un Molière ? Ce ne sera rien de tout cela aujourd’hui : on est tous égaux devant le démarchage téléphonique…

Les Coca-Cola sont finis. Le rideau descend sur notre rencontre. Applaudissements. The End.