Avant d’aller découvrir La Femme Rompue de Simone de Beauvoir au Théâtre Hébertot, on avait une autre image de Josiane Balasko. On la voyait plutôt avec des skis chaussés aux pieds nous scander : “la neige, elle est trop molle pour moi”… Ou encore nous avouer le plus grand défaut de son mari “Bernard”. Mais non ! Cette fois, exit les rires. On a découvert une comédienne hors pair (et on en doutait pas) qui est capable de nous embarquer dans un monologue de 1h10 sans jamais nous faire regarder notre montre.
La Femme Rompue, signée Simone de Beauvoir
Au-delà de la prouesse artistique de la comédienne, on avait envie de revenir un peu sur la femme qui est à l’origine de cette pièce. Parce que même après des années d’existence, cette pièce reste résolument intemporelle. Instigatrice de la revue des temps modernes, grande gagnante du prix Goncourt de 1954 avec son œuvre “Les mandarins”, amoureuse éperdue de Jean-Paul Sartre et féministe active du 20ème siècle… Lorsque l’on va voir La Femme Rompue, on va voir plus qu’un monologue, on ressent l’écriture et l’engagement de Simone de Beauvoir à travers les mots.
Pour la petite histoire, La Femme Rompue est un recueil de trois nouvelles : L’âge de discrétion, le monologue et la femme rompue. Nous avons donc eu la chance de découvrir la seconde nouvelle de La Femme Rompue. Comme son nom l’indique, le monologue est mené par une femme que la vie a irritée. Elle a, en elle, des idées bien arrêtées au sujet de sa personne, de la vie qu’elle mène ou qu’elle a menée, ce qu’elle mérite, ce que les autres sont… Une réalité décevante et écrasante s’abat sur sa vie de femme. Une fille qui s’est suicidée, la perte de la garde de son fils, un divorce… L’hystérie la gagne un soir de réveillon. Agacée par les bruits, les voisins, la fête dehors et finalement la vie.
Balasko : une prouesse artistique
Il n’est jamais évident d’incarner une autre personne et en l’occurrence, ici, une autre femme. Dans cette pièce Josiane Balasko incarne parfaitement la douleur d’exister au féminin. Tour à tour tragique, rageuse, aigrie et torturée, elle s’impose comme une femme irritée par la vie. Personnellement, je ne l’avais jamais vu comme cela dans un quelconque rôle au cinéma ou au théâtre.
On y distingue sa douleur, sa souffrance d’avoir perdu un être cher (sa fille), d’avoir été délaissée par son mari et son fils… Vêtue de noir, elle passe les 1h10 de la pièce tantôt allongée sur le divan, tantôt recroquevillée. “Cette petite bonne femme franche intrépide intègre” comme dit Simone de de Beauvoir, est merveilleusement interprétée par Josiane Balasko qui joue fort, qui joue dur et qui est charismatique !
Pour voir La Femme Rompue, RDV sur le site web du Théâtre Hébertot >>
Teaser de La Femme Rompue :
Informations pratiques :
- À partir du 15 février 2018
- Du mardi au samedi à 19h
- Durée : 1h10
D’après MONOLOGUE extrait de LA FEMME ROMPUE de SIMONE DE BEAUVOIR
Avec Josiane Balasko
Mise en scène Hélène Fillières
Lumières Éric Soyer
Costumes Laurence Struz
Scénographie Jérémy Streliski
Création musicale Mako
Assistante à la mise en scène Sandra Choquet