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NADAL, RETOUR SUR TERRE

rafael nadal

[dropcap]5[/dropcap] juin 2005, Paris : “Jeu, set et match, Rafael Nadal – 6/7 6/3 6/1 7/5”. Sur le court Philippe Chatrier, un jeune espagnol pétri de talent et de certitudes s’affale sur la terre ocre. Un gamin de 19 ans vient de remporter Roland-Garros pour sa première participation, terrassant l’argentin Mariano Puerta en 4 sets.

Est-ce, à l’époque, vraiment une surprise ? Non. La présence de Nadal à ce stade de la compétition n’a rien d’étonnant. En 3 mois, le jeune Rafa a déjà changé de dimension en passant de la 48ème à la 5ème place mondiale. Il s’est imposé à Monte Carlo en avril 2005, empochant sont 1er titre majeur à 18 ans et 10 mois. Début mai de la même année, il remporte l’Open de Rome et se présente donc, logiquement, dans la peau de grand favori du tournoi. La surprise est ailleurs : le gamin dont on parle s’appelle Rafael Nadal et raflera 9 Coupes des Mousquetaires sur les 10 distribués entre 2005 et 2014. Juste ça.

[dropcap]E[/dropcap]n 2016, après une saison sportivement complexe, « le taureau de Manacor » est retombé à la 10ème place mondiale puis s’est battu pour retrouver le 5ème rang. Pour la 2ème fois seulement, Nadal n’est pas tenant du titre au moment d’aborder son 12ème Roland d’affilé. Le Majorquin fait pourtant, toujours aussi peur sur une surface où il peut être renversant. Une forme physique retrouvée et la confiance de tout un peuple : pour les Jeux Olympiques de Rio cet été, l’Espagne a choisi son chef de file et porte drapeau. En 2012, Nadal avait renoncé à ce privilège en raison d’une blessure. Cette année, il ne manquera pas une seconde occasion de prendre ses responsabilité. Tout un symbole. Rafael Nadal dans toute sa splendeur…

Juin 2005. À 19 ans, Rafael Nadal remporte son tout premier Grand Chelem...à Roland-Garros
Photo : Juin 2005. À 19 ans, Rafael Nadal remporte son tout premier Grand Chelem…à Roland-Garros // Crédit photo: sportovsky.sk

LE COMPLEXE NADAL ?

[dropcap]S[/dropcap]eptembre 2011, la France affronte l’Espagne de Nadal en terre Andalouse. Sur une banderole en tribune, les supporters affichent : « Qui est le dernier Français à avoir gagné Roland-Garros ? A. L’homme de Cro-Magnon, B. L’Australopithèque. » ; l’Espagnol est taquin. Il est surtout lucide.

Sur terre battue, Nadal est une machine à gagner. A l’échange, Rafa joue bombé comme personne, ne rate rien ou presque et joue sur les points faibles de son adversaire : « il frappe là où ça fait mal ». Avec l’Espagnol, il ne faut pas une attaque, il en faut quatre-cinq-six ou plus si affinités. Le message est clair. Dans le monde de Nadal, les points gratuits n’existent pas. La force de Rafal, c’est sa ténacité. Il ne renonce pas, jamais. Au contraire, le temps et les échanges passant, il en redemande. Nadal se bonifie au fil des jeux et des sets. Il y’a les bons joueurs et les champions. Rafa est une pépite. Contre lui, il faut jouer le coup parfait. C’est ça ou rien. On appelle ça les leçons de maître Nadal.

Rafael Nadal pour instinctmagazine.com (costume Tommy Hilfiger)
Rafael Nadal pour instinctmagazine.com (costume Tommy Hilfiger)

Expliquer Nadal, c’est accepter le mélange des genres. Ce n’est pas la classe du maître Roger. Non, c’est autre chose encore. Nadal joue un tennis intelligent. Il a su, à l’époque, tirer profit de l’aura de Federer pour glaner des titres et jouer un tennis de rêve, au point même, de battre de Suisse sur ces terres de prédilection, où quand l’élève dépasse le maître. Nadal a longtemps été dans l’ombre de Federer mais n’en a jamais fait une affaire. Il n’a pas connu la névrose. Si Rafa et devenu le Nadal que l’on connait, c’est parce qu’il a depuis longtemps, admis que son rival est son modèle. Nadal, le laborieux. Federer le génie.

Rafa en viendra même à s’excuser, parfois, de battre la légende Federer

[dropcap]C[/dropcap]omme ce jour ou il empoche son premier Open d’Australie en 2009 : « je suis désolé que ce soit aussi dur pour Roger. Je comprends que ce soit si difficile pour lui mais c’est un grand champion. C’est le meilleur. Une personne très importante pour notre sport. Je suis désolé pour lui et en même temps je le félicite pour tout ce qu’il a gagné »

La classe à la Nadal, comme le raconte cette formidable anecdote d’une caméra dont tout le monde ignorait l’existence. 3 Juin 2015, tenant du titre à Roland et nonuple vainqueur du tournoi, Nadal vient de tomber en 3 sets face à l’actuel numéro 1 mondial, Novak Djokovic.

Il signe des autographes depuis 15 bonnes minutes. Même dans la défaite, Nadal sait faire plaisir. Quatre agents de la sécurité le raccompagnent en zone joueurs. A son arrivée, Nadal est de nouveau attendu par une petite foule de fans, tous très jeunes, cherchant désespérément à arracher un autographe ou un selfie avec le champion. Entouré de ses gardes du corps du moment, Nadal fait ce qu’il peut pour satisfaire tout son petit monde.

Quelques longues minutes après, le Majorquin franchit enfin le mur végétal qui sépare la zone publique et la zone joueurs. A ce moment précis, Nadal pose son sac, se retourne, serre la main à ses quatre « gorilles », en les remerciant, chacun leur tour. A ce moment là, la zone joueurs est vide, aucun caméraman, photographe ou journaliste. Sauf cette caméra cachée, mais il ne l’a pas vu. Le geste de Nadal était gratuit. Il n’oublie rien. Ce n’est pas de la fausse modestie. Juste de la politesse et du respect. Rafa connait le prix de la victoire et accepte la défaite. Du Nadal, tout simplement.

Photo : Nadal 2013, la 8ème rafale.
Photo : Nadal 2013, la 8ème rafale // Crédit photo: tennistrotteur.com

NADAL, LA 10ÈME RAFALE ?

[dropcap]E[/dropcap]n un peu plus de 15 ans sur le circuit professionnel, le tennis et la terre battue ont changé le jeune Espagnol des années 2000. A l’aube de ses 30 ans, Nadal semble être entré dans une nouvelle ère : l’âge de raison ? Oui et non. Ce n’est pas la raison qui a fait changé Rafa mais bien le poids des années. Pour espérer perdurer, il lui a fallu changer. Si l’année 2015 de Nadal est un échec, le Majorquin a su s’armer de patiente, entre blessures et gros doutes pour redorer son blason. Changement radical de jeu. Il ne s’agit plus de faire durer l’échange comme avant.

Fini aussi, de se battre corps et âmes sur chaque point. L’heure est maintenant à la gestion. Exercice de style difficile et on ne peut plus délicat. Comment changer un joueur de cette trempe qui a forgé son jeu et glané tant de victoires en s’appuyant sur un style dont il faut désormais se passer ? Le cap de la trentaine comme le symbole d’un Nadal nouveau. C’était donc ça, le pari « osé » de Rafa ?

Oui Monsieur Nadal, la défaite est une vertu. Le divan ne sert pas qu’à faire des abdominaux. C’est aussi un bon moyen de se reposer et de se soigner l’esprit. Le travail est bénéfique dès lors qu’on prend conscience que le repos est aussi une forme de labeur. Nadal a appris à ses dépens.

Aujourd’hui, Rafa semble avoir retrouvé une bonne partie de sa confiance et de ses sensations longtemps perdues. Depuis le début de saison, le Majorquin a tout fait pour envoyer des signaux forts à l’approche du tournoi Porte d’Auteuil. C’est une bonne chose. 

Nadal peut-il, alors, redevenir le Rafa d’antan ?

[dropcap]C[/dropcap]lairement non, et ce n’est pas souhaitable. Rafa lui-même est extrêmement lucide sur ce point :   » je sais que je ne suis plus le Rafa Nadal d’il y’a 4 ou 5 ans. Je sais que je serai plus ce joueur là, jamais. Ce qui m’importe, c’est d’être le meilleur à l’instant T « 

A Paris, Nadal n’est plus invaincu. Pour autant, il peut être invincible. Cette année, la décima pour Rafa fait partie des nombreuses possibilités. D’autant qu’une victoire sur la terre ocre de Roland permettrait à Nadal de revenir à deux petites unités de son rival de toujours, Roger Federer et relancerait donc, un tout autre débat : le duel à distance. L’histoire de deux géants du tennis mondial : le meilleur joueur sur terre battue de l’histoire contre le meilleur tennisman de tous les temps. Rien que ça.

NADAL – DJOKOVIC 2013 : LES MEILLEURS MOMENTS D’UN COMBAT DE TITANS…


Rafael Nadal Vs Novak Djokovic SF Roland-garros… par KingNadal

No Comments

  • Lorie
    Lorie

    Quelle classe, sur le terrain comme à la ville ! Nadal est vraiment un homme de goûts et super fashion.