À la recherche du temps perdu. Ce samedi aux aurores, sur le mythique circuit de Monza, l’objectif était clair : passer sous la barre des deux heures au marathon.
Un record atteint ?
Dans ce qui était sans doute la première d’une longue série de tentatives du projet baptisé Breaking 2, Eliud Kipchoge, champion olympique du marathon à Rio était le premier candidat à tenter sa chance. Pour réaliser cette performance et passer sous la mythique barre, il fallait envisager courir entre 4 et 5 secondes plus vite au kilomètre que l’actuel détenteur du record du marathon, le Kenyan Dennis Kimetto. Un pari immense !
Organisé par NIKE sur un circuit « laboratoire » et dans des conditions de course quasi optimale, l’épreuve a rencontré un franc succès sans pour autant remplir l’objectif initial.
Ce samedi, le record du monde (non homologué) est tombé. Pas la barre mythique des deux heures. 02’00’25 pour l’histoire ! Une bonne chose pour le sport ?
La course parfaite ?
Sur les 2,4 kms du circuit de Monza et aidé par une voiture électrique projetant au sol une ligne fictive indiquant la limite des 2h00, Nike avait tout mis en œuvre pour organiser « la course parfaite » et flirter un peu plus, avec les limites humaines.
D’une part, le jour et l’heure de départ ne tenait pas du hasard : 5h45 du matin, 12°, temps gris sans vent. Depuis 2 ans, Nike affinait son projet : chaussure conçue pour l’événement, armée de lièvres parmi les meilleurs coureurs, scientifiques pour contrôler les variations physiologiques. Mais cela n’a pas suffit…
Aujourd’hui, la densité des sportifs et marathoniens au plus haut-niveau n’a jamais été aussi importante. La question est maintenant de savoir si la barrière des deux heures est atteignable ou non…
Alors oui, ce record qui n’est pas tombé est finalement une bonne chose : c’est la preuve par 4 que la perfection n’existe pas. Même en laboratoire. La science progresse mais l’homme à ses limites. 25 secondes, c’est 8 respirations.
Limites humaines…
Et si finalement, l’échec de Breaking2 n’était pas uniquement la victoire de l’homme ? Car, soyons objectif : dans de vraies conditions de course, moins de deux heures, ce n’est pas pour tout de suite. La science progresse d’année en année, presque de jour en jour. Mais n’oublions jamais qu’au cœur de ce processus, il y’a la limite de l’homme. Il se peut donc, que la barre mythique des deux heures ne soit qu’un rêve. Pour quelques décennies, en tout cas.
https://www.youtube.com/watch?v=RARWIHW0jac
Kipchoge battra peut-être le record du monde du marathon, à Berlin le 24 septembre prochain, au cours d’un duel annoncé somptueux face à Kenenisa Bekele. Dans la forme de sa vie, il n’est pas impossible d’imager Kipchoge (32 ans), pulvériser le record du monde dans un mano à mano qu’on annonce déjà redoutable.
1h59′ ou 2h01′, qu’importe finalement. Aujourd’hui encore un peu plus qu’hier, les 42.195 Kms du marathon n’ont jamais semblé si proche. Une histoire de record. Une question de timing, tout simplement.