La semaine du 22 avril est marquée par un triste événement : l’anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza. En s’écroulant en 2013, cet immeuble situé à Daca (Bangladesh) a causé la mort de plus de 1135 personnes. Toutes étaient employées par des grandes marques de textile et le monde entier a découvert avec horreur leurs conditions indécentes de travail et leur insécurité quotidienne. Cette tragédie a été le déclencheur d’une prise de conscience et le point de départ de nombreux mouvements, dont la fashion revolution.
Fer de lance d’une autre vision de la mode, ce mouvement novateur dénonce les conditions sociales dans l’industrie du textile et propose de multiples alternatives. C’est dans ce cadre que chaque année tous les acteurs d’une mode plus juste se mobilisent pour interpeller, faire bouger les lignes et informer les consommateurs. Particulièrement impliqués et décidés à agir à leur échelle, Marie Nguyen et Antoine Coulaud, les fondateurs de WeDressFair organisent cette année dans toute la ville de Lyon une campagne d’affichage dans le but de sensibiliser et d’éveiller les consciences ! Basée sur du détournement d’affiches, cette campagne a vocation à dénoncer la face cachée de cette industrie incontournable.
Le 27 avril, de 11h à 20h, WeDressFair aura le plaisir de présenter une exposition de ses affiches pour expliquer son combat et ses convictions, suivi d’un cocktail pour poursuivre les débats de façon plus informelle. Une sélection de vêtements sera aussi présentée au public pour illustrer le propos car oui, la mode éthique peut aussi être belle !
Face à l’inadmissible, nous avons tous le pouvoir d’agir
Aujourd’hui, il y a un constat partagé qu’il est devenu impossible d’ignorer : l’industrie de la mode est une des industries les plus polluantes au monde. Voici quelques chiffres-clés qui parlent d’eux-mêmes :
- le secteur de la mode représente 25% de l’utilisation des pesticides mondiaux pour seulement 3% des terres cultivées.
- la fabrication d’un seul jean représente l’équivalent de 197 baignoires d’eau, 20 jours d’énergie pour une maison moyenne et autant de CO² qu’une voiture roulant sur 200 km.
En parallèle, le triste exemple du Rana Plaza montre à quel point les conditions de travail de ses employés sont opaques et difficiles. Cette situation n’est pourtant pas une fatalité ! Les acteurs de cette industrie et les consommateurs ont le pouvoir de changer les choses en revendiquant une mode plus juste, plus écologique, plus respectueuse des « petites mains »… En quelques mots : une mode plus éthique. WeDressFair, au travers de son Manifeste, appelle à une véritable révolte dans le vêtement ! Antoine Coulaud, co-fondateur, souligne :
« Nous ne voulons plus de cette mode éphémère qui laisse des traces indélébiles ! Toutes les pratiques dévastatrices, anti-environnementales et le plus souvent dangereuses, qui ont pour seul but de vendre doivent cesser. WeDressFair appelle au devoir de protection et à l’éveil des consciences. La mode responsable doit devenir une norme ! »
WeDressFair démocratise la mode éthique
Alors que plus d’1 français sur 2 se sent concerné par le développement durable, près de la moitié de nos compatriotes ne savent pas comment s’y prendre pour trouver des produits en accord avec leurs convictions. Une étude réalisée par GreenFlex en 2016 a notamment montré qu’ils ne sont plus que 26% à faire confiance aux discours des grandes entreprises. C’est pour cela que Marie et Antoine ont lancé WeDressFair, une plateforme positive qui poursuit un double objectif :
- sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques de l’industrie textile en ouvrant l’accès aux informations et en réalisant des actions fortes (comme la campagne d’affichage à Lyon dans le cadre de la fashion revolution)
- proposer une alternative d’achat socialement et écologiquement responsable… tout en permettant à chacun(e) de dénicher des vêtements tendances et bien coupés qui correspondent à son style.
Marie Nguyen confirme :
« Pour démocratiser la mode éthique, nous savons que celle-ci doit avant tout être belle. C’est pour cela que nous avons un œil aiguisé sur les styles sélectionnés et que nous offrons aussi un large choix de vêtements : nous avons aujourd’hui plus de 650 produits visibles sur notre site pour la mode femme et homme. Un chiffre que nous comptons multiplier par 4 d’ici la fin de l’année ! »
Les plus jolies marques éthiques et éco-responsables
Il n’y a plus besoin de se prendre la tête pour faire un achat citoyen tout en se faisant plaisir avec des articles de mode qui ont du style ! Avec WeDressFair, tout devient simple : les marques sélectionnées garantissent de bonnes conditions de travail et respectent l’environnement (elles utilisent des matières premières éco-responsables).
Il y a notamment :
- Hopaal, la marque stylée fondée par deux toulousains amoureux de la nature et des océans
- Veja et ses baskets en caoutchouc sauvage d’Amazonie
- Nudie Jeans, la marque de denim suédoise qui crée des jeans intemporels, durables et responsables
- Dedicated, le spécialiste du streetwear écologique Noyoco, le vestiaire mixte et décontracté à partir de « deadstocks » de marques de luxe
- Thinking Mu, la marque équitable et créative qui sublime les matières naturelles
- Bask In The Sun et ses vêtements masculins contemporains inspirés de l’océan
- Knowledge Cotton Apparel, le spécialiste du vêtement basique et écologique pour homme
- Armedangels, la marque de basiques élégants pour femme
- Saola, les chaussures en matières recyclées
- Maison Izard, la marque qui sublime la laine des Pyrénées
- Olly, la lingerie biologique sans produits nocifs
- Ecoalf, la marque de vêtements qui recycle les déchets des océans
- Bhallot et ses sacs ou accessoires en toile de jute
- La vie est Belt et ses ceintures en pneus qui diminuent l’impact environnemental de la production tout en luttant contre l’exclusion sociale
- Atelier Le Gagneur, les sacs sophistiqués et élégants « Made in Normandie »
A propos de Marie et Antoine, les 2 co-fondateurs de WeDressFair
Antoine Coulaud est diplômé de TBS (esc Toulouse). Il a d’abord travaillé en audit financier puis en expertise comptable et conseil aux entrepreneurs chez KPMG. En manque de sens dans son travail, il remet en question le monde qui l’entoure et ses propres pratiques de consommation. Il démissionne et s’engage alors auprès de l’association I-Boycott. Il est touché par le message de cette association : “Lorsque vous achetez, vous votez pour le type de monde que vous voulez voir”. Puis, il découvre l’ampleur de l’impact de l’industrie textile mais aussi toutes les alternatives de marques éthiques et responsables qui existent, mais qui restent peu visibles. Voulant “faire sa part”, il suit une formation web de 9 semaines à la suite de laquelle il développe le site de WeDressFair, la marketplace au service des belles marques responsables.
Marie Nguyen est de formation Ingénieur d’étude en Biotechnologie et Cancérologie. En intégrant une unité de recherche en innovation médicale dans le secteur de la cancérologie, elle sent que l’impact qu’elle voudrait avoir n’est pas celui qu’on lui propose. En recherche de plus de sens profond, elle s’engage auprès du Carillon en tant que bénévole pour lutter contre l’exclusion sociale et a notamment contribué à l’ouverture du Carillon dans le 5ème et 6ème arrondissement de Paris. Elle participe également bénévolement au développement d’une recyclerie en banlieue parisienne où elle y découvre les enjeux de l’économie circulaire et notamment les problématiques autour des déchets textiles et de leurs impacts écologiques. Voulant “faire sa part”, elle commence à développer un projet qui propose une nouvelle façon de revaloriser les déchets textiles. Puis elle rencontre Antoine sur un parcours d’entrepreneurs sociaux (Ticket for change) où ils décident de s’allier pour s’attaquer aux problématiques de l’industrie textile.
Pour en savoir plus sur WeDressFair
- Site web : www.wedressfair.fr
- Le Manifeste : www.wedressfair.fr/manifeste